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Title:La corneille ...
Posted On:2007-05-12 23:17:51
Posted By:» Magmatix
Views:1761
Mythologie - Symboles :

Dans le domaine celtique, si la corneille était parfois attribuée à Bran, elle était d'abord en Irlande le visage de la terrible Morrigane sous son aspect de guerrière impitoyable.

En réalité, Morrigane, dont le nom signifie "la Grande Reine" épouse du dieu-druide Dagda, est l'un des noms de la grande déesse-mère qui avait survécu à l'invasion indo-européenne, et que les Celtes ont intégrée à leur panthéon en en faisant la mère, l'épouse, la sœur et la fille de tous les dieux, pouvoir féminin unique qui symbolise le territoire, la génération, la fécondité, qui est la source de toute légitimité et, de ce fait, l'incarnation même du royaume.

Unique dans son essence, cette divinité féminine est pourtant triple dans ses figures : elle est à la fois Morrigane, Bodb, "la corneille", et Macha, "la plaine" (où courent les chevaux - de même que chacune de ces figures se multiplie elle-même par trois en une triple Morrigane, une triple Macha et une triple Bodb).

C'est devant elle qu'échoue le grand héros de l'Ulster, Cuchulainn après qu'il ait refusé ses avances, et c'est sous la forme d'une corneille qu'elle découvre son cadavre : " Elle vint sous la forme d'une corneille du haut du firmament au-dessus de sa tête. (...)

Elle poussa ses trois grands cris au-dessus de lui et elle se posa sur le buisson d'aubépine qui lui faisait face, si bien que "l'aubépine de la corneille" est le nom du buisson d'aubépine dans la plaine de Murthemme " (Cycle de la Tain).

De fait, le cri de la corneille est si affreux qu'il glace tout le monde d'épouvante : " Cent guerriers moururent dans la forteresse par l'horreur du cri qu'elle poussa à voix haute " (La Razzia des vaches de Cooley) ; et si elle est si guerrière, c'est qu'elle est en réalité la maîtresse de la guerre elle-même et qu'elle remplit la fonction martiale généralement dévolue à une divinité masculine car, en Irlande, la classe combattante est d'essence féminine : la déesse ne se bat pas elle-même, mais elle excite au combat et patronne toute guerre parce que c'est elle qui personnifie la souveraineté, et qui est donc à l'origine de son aspect agissant, c'est-à-dire magique et militaire.

On en retrouve le nom en Gaule dans le théonyme Cathubodua, "la corneille du combat".

Les romains disaient de la corneille Brevior est hominum vita quam cornicum , c'est-à-dire «la vie des hommes est plus courte que celle des corneilles».
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