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Title:Langage et communication
Posted On:2008-04-02 19:32:49
Posted By:» LuNe
Views:2534
Bonjour, dans le cadre de mon cours PEF 3200Y, langage et communication, j’ai eu la chance d’avoir à observer un enfant (Bryan, 2 ans et 11 mois) dans sa capacité à communiquer. J’ai aussi eu l’opportunité de l’aider à développer sa faculté d’entrer en relation avec le monde qui l’entoure, de parfaire ma propre compétence à communiquer avec lui et par le fait même avec tous les autres enfants que je côtoie.

Pour être en mesure de créer et de remplir adéquatement ma grille, j’ai assisté à tous les cours du PEF 3200Y, j’ai discuté avec son éducatrice du moment (parce qu’il a changé de groupe dernièrement), j’ai procédé à 2 observations d’une heure chacune, crayons et papier à la main (pour me sécuriser face à la peur de tout oublier en chemin). La première observation m’a permise de regarder Bryan à son arrivé au C.P.E avec son père, de le voir interagir avec lui, les éducatrices et les autres enfants et de l’observer jouer symboliquement. La seconde observation s’est faite pendant une activité dirigée. Je suis éducatrice de rotation dans ce même C.P.E. et je passe quelques heures en compagnie de Bryan tous les jours alors j’ai fait beaucoup « d’observation active » pendant le plus de « moments de vie » possibles. (sans crayon ni papier cette fois). Je suis une personne significative pour lui alors j’ai aussi plusieurs interactions avec Bryan ce qui a été très enrichissant pour nous. Pour moi, le partenariat avec les parents est essentiel au bon développement d’un enfant. Aussi, comme j’ai une bonne relation avec les siens je leur ai fait part de mon désir de faire mon travail avec Bryan. Ils ont été très heureux de s’impliquer et de m’aider à mieux le connaître et le comprendre puisqu’il est d’origine chinoise. Il apprend le français depuis un an seulement et ses parents parlent chinois à la maison. La mère parle chinois, un peu français et anglais. Son père parle chinois et anglais. Je parle français et anglais couramment alors nous avons été capables de communiquer essentiellement en anglais. J’ai trouvé ça très profitable pour moi. Bryan et ses parents fréquentent notre garderie depuis novembre 2007.

J’ai commencé à observer Bryan attentivement en janvier 2008 alors qu’il faisait partie du groupe des Babalous (18-24 mois). Il était dans un grand local où 13 enfants et 3 éducatrices se partageaient l’espace plutôt restreint lorsque tout le monde était présent, ce qui était une source de conflits et de désorganisation. Pour remédier à la situation, les éducatrices se séparaient avec les enfants dans différents endroits de la garderie pour faire leurs activités respectives et se réunissaient pour les routines, le dîner, la sieste et la fin de journée. À ce moment j’ai observé que Bryan échangeait peu avec ses pairs et les éducatrices, se contentant, la plupart du temps, d’observer. À mon humble avis, l’attachement avec son éducatrice de ce moment n’était pas des plus significative, je crois qu’il y avait un manque de communication, de compréhension et d’empathie dans leur relation. Depuis le mois de février 2008 Bryan a gradué, il est monté dans les Pitchounets (2-3 ans). C’est un groupe de 8 enfants et 1 éducatrice. Le local est petit mais les aires de jeu sont bien réparties et les enfants s’épanouissent dans un espace qui favorise les échanges et la communication. Sa relation avec son éducatrice me semble beaucoup plus significative et j’ai observé une belle évolution en peu de temps chez lui. Il me semble plus réjoui, il va de plus en plus vers les autres, il crée des liens significatifs avec ses pairs et ses capacités langagières progressent considérablement.












GUIDE D’OBSERVATION DES INTERACTIONS :
Les interactions de Bryan avec les éducatrices, ses pairs et ses parents.



Âge au moment des observations : de 2 ans et 8 mois à 2 ans et 11 mois
Langue maternelle de Bryan : chinois
Aptitude en français : il apprend le français depuis un an environ
Lieu général des observations : C.P.E. vive l’enfant
Date : de janvier 2008 à mars 2008


1- Observez le style de conversation de Bryan.

J’estime que Bryan a le style de conversation suivant :

— Sociable, parce qu’il arrive souvent qu’il amorce des interactions ou qu’il participe aux interactions amorcées par d’autres.

* Lorsque j’ai commencé à observer Bryan, il amorçait surtout les interactions avec le non verbal, avec un geste, un regard ou bien en tendant un jouet à la personne avec qui il voulait entrer en relation. Plus le temps passe, plus Bryan utilise la parole pour communiquer. Il participe aussi de plus en plus aux interactions amorcées par les autres.

— Réticent, parce qu’il amorce rarement des interactions mais participe assez facilement aux interactions amorcées par d’autres.

— Indépendant, parce qu’il amorce des interactions mais participe rarement aux interactions amorcées par d’autres et semble préférer la solitude.

*Au début, j’ai observé que Bryan adoptait souvent le style de conversation «indépendant» à la garderie. Il y avait plus d’échanges lorsqu’il amorçait la communication que lorsque les autres (surtout les éducatrices) lui parlaient en premier. Dans ces moments, il regardait la personne et le plus souvent ne répondait rien. Maintenant il prend de plus en plus son tour dans les échanges amorcés par les autres. Lorsqu’il y a beaucoup d’enfants autour de lui, Bryan est plutôt en retrait et silencieux, mais lorsqu’il y a un petit nombre d’enfants, il entre plus souvent en interaction.

— Passif, parce qu’il est rare qu’il amorce des interactions ou participe aux interactions amorcées par d’autres.



Bryan entre plus facilement en interaction avec :

€ Les éducatrices

€ Ses pairs

€ Les unes et les autres

€ Ni les unes ni les autres

2- Observez les interactions de Bryan avec les éducatrices.

a) Les éducatrices avec qui Bryan communique le plus :

Julie, son éducatrice, Stéphanie, la stagiaire dans son groupe, moi-même, éducatrice de rotation et de fin de journée et de plus en plus Sindy, qui occupe le même poste que moi à la pouponnière. Elle me rejoint en fin de journée pour ne pas rester seule chacune de son côté.

b) Les situations dans lesquelles Bryan est à l’aise dans ses communications et ses interactions avec une éducatrice :

Lorsqu’il amorce la communication de lui-même, il va généralement aller auprès de l’éducatrice, lui apporter un jouet et faire un commentaire sur ce dernier, sur ce qu’il représente pour lui en faisant un lien. Un échange de quelques tours va s’en suivre. Par exemple s’il regarde un livre avec des images il va poser beaucoup de questions, pointer du doigt, répéter la réponse que l’éducatrice va lui donner, faire des liens à haute voix avec d’autres éléments. Selon mes observations, c’est lorsqu’il est seul avec l’éducatrice qu’il va davantage partager ses réflexions, son vécu et échanger pendant plusieurs tours.

c) Les situations dans lesquelles Bryan a le moins d’interactions et de communications avec une éducatrice :

Lorsque l’éducatrice va lui poser une question ouverte. Par exemple : « qu’est-ce que tu as fait en fin de semaine? » Il va le plus souvent regarder son interlocutrice et ne répondra rien, Elle doit alors parler lentement et lui poser des questions plus dirigées qui vont demander une réponse plus courte et, de fil en aiguilles, il va faire des liens et échanger plus facilement sur se qu’il a fait et un tour de rôle va pouvoir s’installer.






3- Observez les interactions de Bryan avec ses parents.


a) Les situations dans lesquelles Bryan communique et interagit le plus avec ses parents :

J’ai observé Bryan à son arrivé et à son départ de la garderie. Il va échanger avec eux en chinois lors du déshabillage et de l’habillage. Il va y avoir alors plusieurs tours et chacune de ses interactions va comporter plusieurs mots.

b) Les situations dans lesquelles Bryan communique le moins avec ses parents :

J’ai observé que Bryan parle peu à ses parents en compagnie des autres enfants et éducatrices. À son arrivé, après s’être déshabillé, il se dirige seul dans le local d’accueil et salut son parent avant de lui faire signe de s’en aller avec un sourire. Il se dirige vers ses camarades qui sont en jeux libres. Lorsque son parent arrive en fin de journée, Bryan le rejoint avec le sourire et même souvent en riant. Il lui saute dans les bras et le plus souvent reste muet mais sourit lorsque celui-ci lui demande en chinois « comment ça va? » « As-tu passé une belle journée? » (son père m’a traduit un jour, lorsque je lui ai demandé ce qu’il lui disait et m’a dit que Bryan était gêné de parler chinois devant les autres). J’ai observé qu’une fois sorti du local, seul avec celui-ci, les échanges commencent et se font alors pendant plusieurs tours et comportent plusieurs mots.


4- Observez les interactions de Bryan avec ses pairs dans le cadre du jeu.


Interactions avec les pairs lors des jeux
Fonctionnels Constructifs Jeux de théâtre Jeux soumis à des règles
€solitaires Il fait des casse-tête. Pas d’autres enfants dans le coin. Il joue aux legos seul à une table. Il joue seul avec un gros camion qui transporte des dinosaures. Il parle beaucoup (en chinois).il promène son camion et ses dinosaures un peu partout dans le local. (J’aurais aimé comprendre le chinois J).
€€parallèles Il joue à un jeu où tu frappes sur une petite balle avec un marteau pour qu’elle entre dans une boîte transparente et qu’elle passe par un labyrinthe avant de ressortir par un trou tout au bas. Il est côte à côte avec d’autres enfants qui ont d’autres exemplaires du même jouet mais il n’y a pas d’interactions Il joue dans le bac à eau à côté de 5 camarades, il transvide de l’eau avec des bouteilles et fait mousser l’eau, sans échanger avec les autres. Il joue aux petites autos dans le garage à côté d’un autre enfant mais ils ne se parlent pas.
€‚ƒcollectifs Il court dans la grande salle avec d’autres enfants. Il construit une route pour les petites voitures qui sortent du garage avec deux pairs. Il se déguise en monstre avec deux autre enfants et ils se font des « grrrr » en se promenant dans le local et je les entend se donner des rôles. « Moi, je suis la maman monstre, toi, tu es le bébé monstre et toi, tu es le papa monstre. »

Inoccupé/Observateur Activité
Hors-jeu Il regardent les enfants qui sont en jeux libres Il regarde des livres à la table à côté d’autres copains.








a) À quels types de jeux Bryan s’adonne-t-il la plupart du temps?

˜ Fonctionnels

˜ Constructifs

˜ Jeux de théâtre

˜ Jeux soumis à des règles

b) combien d’interaction sociale y a-t-il lors de ses jeux?

— Aucune interaction sociale (jeu solitaire)

La plupart du temps Bryan s’adonne a ses types de jeux solitaires :

— Fonctionnels solitaires
*casse-tête
— Constructifs solitaires
*legos
— Jeux de théâtre solitaires
*Jeux imaginaires de toutes sortes. Il joue symboliquement avec tout ce qui l’entoure. Un morceau de pomme peut devenir une voiture sur la table, il fait du théâtre surtout avec des objets qu’il fait bouger, bonhommes, animaux, petites voitures etc. Il peut se concentrer et jouer pendant de longs moments seul, semblant absorbé dans un univers que lui seul gouverne.

^ Interaction sociale minimale (jeu parallèle)

Bryan est en interaction avec ses camarades, en utilisant les mêmes jouets et les mêmes matériaux qu’eux et en étant conscient de leur présence, mais sans être en interaction avec eux. La plupart du temps, Bryan s’adonne à ces types de jeux parallèles :

^ Fonctionnels parallèles
*casse-tête
^ Constructifs parallèles
*legos
^ Jeux de théâtre parallèle
*Jouer à faire semblant avec les animaux, les petites voitures, maisons « little tike » et bonhommes.


_ Beaucoup d’interaction sociale (jeu collectif)

Bryan est en interaction avec ses camarades, utilise les mêmes matériaux qu’eux et a des conversations avec eux.

Ses jeux collectifs sont surtout de type :

_ Associatif (chaque enfant maintient ses propres intérêts)

_ Coopératif (les membres du groupe collaborent pour atteindre un but commun)

Bryan s’adonne à ses types de jeux collectifs

_ Fonctionnels collectifs

_ Constructifs collectifs
*construction de route pour les petites voitures.
_ Jeux de théâtre collectifs
*Jouer au papa et à la maman et faire semblant d’être des animaux ou des monstres, etc.

c) Avec quel(le)s camarades Bryan est-il en interaction le plus souvent?

Il est en interaction le plus souvent avec son ami Mathieu qui est dans le même groupe que lui. (Lui et Mathieu disent qu’ils sont amis.)

d) Durant quelles activités Bryan a-t-il LE PLUS d’interaction avec ses pairs?

Il est en interaction le plus souvent lors des jeux symboliques.

e) Durant quelles activités Bryan a-t-il LE MOINS d’interaction avec ses pairs?

Lors des repas et à l’extérieur d’un cadre de jeu symbolique.


4- Résumé de mes observations

voici les personnes, les activités et les situations qui semblent rendre l’interaction et la communication plus faciles et plus agréables pour Bryan :

Julie, Stéphanie, Natacha et Sindy semblent être les éducatrices avec qui Bryan entre le plus aisément en relation. Mathieu semble être le camarade avec qui il échange le plus à la garderie. Avec ses éducatrices les interactions semblent plus faciles lorsque c’est lui qui les initient mais si on lui parle lentement et qu’on utilise des phrases courtes et simples il est possible d’échanger pendant plusieurs tours. Les échanges viennent plus facilement lorsqu’elles découlent d’un jeu symbolique mais si une éducatrice est seule avec lui et regarde un livre, Bryan va poser beaucoup de questions, faire plusieurs commentaires et partager ses pensées. On voit qu’il a du plaisir à communiquer et à apprendre la langue française.


Ce que je peux faire pour aider Bryan à avoir plus d’interactions avec ses éducatrices et ses pairs :

Je crois que je peux aider Bryan à avoir plus d’interactions avec ses éducatrices et ses pairs en faisant part de mes observations aux éducatrices qui le côtoient. Auprès de ses pairs, en initiant des jeux symboliques collectifs. Je vais l’aider aussi en l’outillant verbalement, c’est à dire en l’aidant à mettre des mots sur les choses qui l’entourent, sur les émotions qu’il semble vivre et sur les actions qu’il fait. Je peux répéter ce qu’il dit, parler des évènements qui se passent ici et maintenant, exagérer les mots importants et aussi utiliser des gestes. Je peux l’aider en parlant avec lui, avec de courtes phrases simples comportant des mots de tous les jours et en précisant le sens si je vois qu’il ne comprend pas, à tour de rôle, de tout et de rien, juste pour le plaisir d’échanger. Faire la lecture avec les enfants va aussi les aider à développer leur langage. Il chante beaucoup en jouant alors en lui apprenant des chansons, il va apprendre à s’exprimer de plus en plus. Si j’arrange l’environnement physique de façon à ce que le jeu puisse se passer en petit groupe cela va aider ses interactions avec les autres. Les enfants qui apprennent une deuxième langue à la garderie vont l’apprendre et la parler plus facilement s’ils ont une bonne maîtrise de leur langue maternelle, aussi j’ai fait part de cela à ses parents qui étaient ravis de l’entendre. Indirectement ça va aider Bryan à avoir de plus en plus d’interactions au C.P.E.


Deuxième guide d’observation
Pour les enfants aux stades 4,5,6 et 7 (après l’apparition du langage)


a) Le langage expressif

Pour parler, Bryan utilise :

{ des mots isolés

{ des phrases de deux mots

{ des phrases de trois mots et plus

{ des phrases longues et complexes

La grammaire de Bryan semble être d’un niveau :

J normal pour son âge

J légèrement faible pour son âge

J très faible pour son âge


Bryan formule ses questions selon le(s) modèle(s) suivant(s) :

s énoncés comportant l’intonation d’une question (par exemple « moi mange? », « je peux jouer? »)

s questions avec « qui », « quoi », « où »

s questions avec « pourquoi »

s questions avec « quand » et « comment »

s ne pose pas de questions


Bryan fait appel au langage pour :

— faire des demandes

— parler de ce qui est présent dans le temps et l’espace

— parler de ce qui est présent dans le temps et l’espace, mais aussi d’événements passés et futurs

— penser, projeter, négocier et imaginer

— raconter des histoires

b) Langage réceptif

Bryan est en mesure de comprendre :

O Quelques mots servant a nommer des gens et des objets familiers

O Un assez grand nombre de mots et de directives simples (sans gestes ou autres indices)

O Nombre d’idées et de concepts différents, les directives en deux volets et les histoires brèves

O Les concepts abstraits, les questions complexes, les récits comportant une intrigue

c) interaction sociale
Mes interactions avec Bryan :

^ sont difficiles à soutenir et dépassent rarement un ou deux « tours »

^ durent plus longtemps quand c’est Bryan qui les amorce
*Bryan entre plusieurs fois par jour en interactions avec moi. Nos échanges sont court en paroles mais longs en non verbal.

^ sont très brèves, mais Bryan répond à mes questions et commentaires.
*Si j’utilise des phrases courtes et simples à comprendre.

^ durent chacune de trois à quatre « tours », davantage si c’est Bryan qui amorce.
*Lorsque j’ai rencontré Bryan, nos échanges étaient fréquents mais de très courte durée. Plus le temps passe plus le nombre de tours augmente. En général nos échanges comportent environ 3 tours.

^ sont passablement longues


Résumé de mes observations

a) Le stade langagier de Bryan en français

J’estime que Bryan est au stade 5 en français bien que la plupart de ses phrases comportent au moins trois lexèmes. Par exemple : « Boit de l’eau. » En me montrant qu’il fait boire son dinosaure. Un ami veut prendre son jouet et il répond : « non, pas fini ». Me pointe ses souliers et me dit : « Mon soulier là-bas. ». Son lexique augmente rapidement, il utilise la négation, il pose beaucoup de questions et utilise des signifiants interrogatifs tels que « où », « c’est quoi? » et même parfois « pourquoi? ». Par contre, jamais il ne m’a parlé d’événements passés ou futurs. Je vois que sa compréhension s’améliore et nous avons de nombreuses interactions sociales tout au long de la journée. La plupart du temps ses réactions à mes initiations de conversations sont minimes mais lorsque c’est lui qui prend les devants, la conversation peut devenir animée surtout par son non verbal.


b) Le langage expressif de Bryan semble être d’un niveau :

® Élevé pour son âge

® Normal pour son âge

® Légèrement faible pour son âge

® Très faible pour son âge


c) le langage réceptif de Bryan semble être d’un niveau :

O élevé pour son âge

O normal pour son âge

O légèrement faible pour son âge

O très faible pour son âge


d) Les interactions sociales de Bryan semblent être d’un niveau :

_ Élevé pour son âge

_ Normal pour son âge

_ Légèrement faible pour son âge

_ Très faible pour son âge


Remarques

Bien que Bryan soit au stade 5 en français, cela ne me semble pas être le cas en chinois, ses conversations avec ses parents comportent beaucoup plus de sons (comme je ne parle pas chinois je ne saurais dire combien de mots par phrases) et aussi beaucoup plus de tours. En parlant avec son père, j’ai appris qu’à la maison il pouvait avoir des conversations relativement longues et riches.





Introspection

Pour terminer, je voudrais dire que j’ai bien aimé faire ce travail parce que c’était enrichissant. Au début, je croyais que ce serait difficile mais en me mettant au travail je me suis rendue compte que ça se faisait très bien. J’ai réalisé que j’avais compris l’essentiel de la matière avant de me mettre à l’œuvre mais c’est devenu beaucoup plus concret pour moi en cours de route. J’ai pris conscience de la complexité de l’apprentissage d’une langue qu’elle soit maternelle ou secondaire. J’ai observé et analysé Bryan pour mon travail mais j’ai étendu mes observations à tous les autres enfants que je côtoie au C.P.E et ma compétence en observation s’est aiguisée et s’est enrichie. Un jour, j’étais avec les 3-4 ans en fin de journée, j’ai séparé le local en 4 coins de jeux symboliques, maisons de poupées, coin animaux, coin petites autos et coin déguisements. Les enfants se sont séparés en petits groupes et sont tous entrés dans leur imaginaire, je n’existait plus et j’en ai profité pour m’asseoir par terre entre leurs univers et je les ai observés chacun leur tour pendant plusieurs minutes et ce que j’ai observé m’a beaucoup touché. Les histoires qu’ils se racontaient, ce qu’ils vivaient, la langue qu’ils utilisaient (car plusieurs enfants parlent plus d’une langue). Je les ai vu sous un œil différent et ça m’a touché de prendre conscience de tout ça. Je ne crois pas que j’aurais vécu ce moment de la même façon avant d’apprendre ce que je sais maintenant de l’apprentissage du langage. En faisant ce travail j’ai aussi pris conscience de l’importance de comprendre comment se développe le langage chez l’enfant et comment optimiser leurs possibilités d’apprentissage. Il est important de les stimuler adéquatement et de les encourager positivement dans cet apprentissage. Il est important de noter leurs progrès mais aussi de constater leurs difficultés pour les aider à les surmonter et ainsi faire d’eux de meilleurs interlocuteurs. L’écoute active et attentive est aussi à développer car si on ne sait écouter les enfants on ne peut les situer constructivement. Le partenariat avec les parents est aussi essentiel à notre travail car sans les observations des parents qui les connaissent mieux que personne, notre seule analyse selon moi ne peut toujours être parfaitement juste.

Piaget disait que le stade langagier évolue avec les stades de développement du cerveau. J’ai pensé à ça et je trouve que ça fait bien du sens. Avec l’évolution des connexion de son cerveau, l’enfant développe sa pensée et par le fait même son langage. Aussi je voudrais terminer mon travail avec cette citation que j’ai trouvée par hasard en lisant un livre de philosophie pour enfant qui m’a touché et inspiré.

« Phil – Des fois, j’me dis que la pensée, c’est rien que du langage.
Sophie – Du langage? Comment ça, du langage?
Phil – As-tu déjà remarqué les jeunes enfants qui jouent tout seuls? Ils se parlent à eux-mêmes. Ils jouent le rôle de chacun des personnages de leurs histoires, ils changent de voix et de gestes et ça peut durer des heures et des heures sans qu’ils s’ennuient. C’est peut-être comme ça que les enfants apprennent à penser : avec le temps ils se parlent de plus en plus bas, jusqu’à ce qu’ils ne prononcent plus aucun sons. C’est peut-être rien que ça la pensée : du langage qu’on garde dans sa tête. »

BIBLIOGRAPHIE :
TALBOT, G. La découverte de Phil et Sophie. Éditions le Loup, Québec, 1993. 173p.
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