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Title:Adoption VERSUS Attachement
Posted On:2007-03-01 22:49:06
Posted By:» LuNe
Views:2893
Johanne Lemieux et Michelle Bernier., L’adoption internationale : Démystifier le rêve pour mieux vivre la réalité, tome 1, Canada, juin 2001, p. 5 à 7 – 15 – 28 à 36 – 41 à 56.

Johanne Lemieux., L’adoption internationale : Démystifier le rêve pour mieux vivre la réalité, tome 2, Canada, avril 2002, p. 18 – 19 à 21 –23 à 29.

Claudine Drolet., Des enfants comme les autres, Enfant Québec, Canada, avril 2005, p. 31 à 33.

Claudine Drolet., Des enfants comme les autres, Enfant Québec, Canada, Novembre 2005, p.31-32.

En forte augmentation depuis la fin des années 1990, l’adoption internationale représente 70% des adoptions au Québec. Les petites chinoises, les petits Haïtiens et les petits russes font maintenant partie de la société Québécoise. Malgré tout, des inquiétudes subsistent quant à l’adaptation de ses enfants à leur nouveau milieu. Une fois dans leur famille adoptive, les enfants adoptés à l’étranger gardent-ils des séquelles de leur milieu pré adoptif? Vont-ils s’attacher sainement à leur nouvelle vie? C’est pour répondre à cette dernière question que dans le cadre de mon cours sur les compétences de l’enfant 0-5 ans j’ai fait cette recherche. Pour élargir mon champ de connaissances j’ai consulté deux guides pratiques pour les parents et les intervenants en adoption écrits par Johanne Lemieux et Michelle Bernier, travailleuses sociales, ainsi que deux articles intéressants écrits par Claudine Drolet, journaliste pour la revue Enfant Québec.

La première année de vie de l’enfant avec ses parents adoptifs est remplie de bouleversements et d’adaptations de toutes sortes. L’enfant doit apprendre à connaître ses nouveaux parents, mais il doit aussi le plus souvent apprendre une nouvelle langue et de nouvelles habitudes de vie. Claudine a découvert que pour Réjean Tessier, professeur titulaire à l’école de psychologie il est normal que l’enfant ne s’attache pas immédiatement à ses parents adoptifs : «Le trouble d’attachement dans la première année n’en est pas vraiment un. C’est une situation normale car la relation est en train de se construire. C’est pourquoi il ne faut pas trop vite sauter à la conclusion qu’il y a un problème d’attachement. Il faut laisser le temps faire les choses.»

Il semble effectivement qu’il ait raison car son équipe de recherche a découvert que les enfants adoptés à l’étranger ne souffrent pratiquement pas plus de problèmes d’attachement que les petits québécois. Chez les enfants non adoptés de moins de 6 ans, environ 20% souffrent de problèmes d’attachement, et ce, dans toutes les couches de la population. Selon les données amassées par le groupe de recherche, ce taux n’est pas différent chez les enfants adoptés à l’étranger. Toutefois, les problèmes d’attachements augmentent chez les enfants adoptés plus vieux. Il semble que le seuil critique soit de 18 mois pour les garçons et de 36 mois pour les filles. Les garçons courent statistiquement beaucoup plus de risques que les filles de souffrir de ce type de problème.

Elle a aussi parlé des douze conditions gagnantes d’un attachement sain chez ses enfants.

1- Les besoins de l’enfant avant notre désir d’être parent
2- L’amour est un cadeau qui ne s’impose pas
3- La quantité de temps autant que la qualité du temps
4- Les premiers 6 mois doivent être un allaitement symbolique
5- L’éloge de la routine et du prévisible
6- La compassion : comprendre sans tout accepter
7- L’Amour inconditionnel : aimer l’enfant pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait
8- 6 mois d’insomnie ou 6 ans de thérapie?
9- «Les mots qui ne seront pas dits deviendront des «maux» (Françoise Dolto)
10- Les techniques de «rematernage» ou comment se fier à son instinct
11- Faire confiance au filtre de la première année
12- Le principe du temps équivalent.

Johanne Lemieux et Michelle Bernier ont montées 2 recueils fort intéressant pour les parents adoptifs et les intervenants. Voici d’ailleurs ce qu’elles ont recueilli comme information sur l’attachement de ces petits anges venus de loin.

Selon elles, le mythe de l’attachement mutuel instantané vient de l’époque où les parents québécois qui désiraient adopter étaient invités à visiter les dortoirs d’orphelinats. On leur disait «celui qui vous tendra les bras, c’est le vôtre» ce mythe origine aussi d’un autre mythe : celui qui prétend que lorsqu’une mère accouche, dès qu’elle voit son bébé c’est l’amour automatiquement. L’attachement est un processus mystérieux, lent et souvent difficile.

La non permanence des choses : tous les êtres humains envisagent le futur à partir de la réalité de leur passé. Au moment de son adoption, un enfant a vécu au moins à 2 endroits, avec sa mère biologique et dans un milieu substitut. Dans sa courte vie, il s’est habitué puis a été arraché a deux milieux. Le voilà maintenant dans un troisième! Si le passé est garant du futur, il se dira que ce n’est que temporaire comme les autres fois. Il est donc un décalage énorme entre la perception du parents qui veut l’enfant pour toujours et la perception de l’enfant qui lui s’attend a repartir bientôt ou un jour.

«Les enfants adoptés ont des rubans de vie coupés par les abandons et les ruptures… La tâche des parents adoptifs est de les aider a rattacher chaque petits bouts pour en faire des rubans multicolores, avec de jolies nœuds et plein de tout l’amour qui fut nécessaire à les réparer…» (Johanne Lemieux)

La capacité d’un petit être humain à s’attacher sainement, profondément et entièrement à ses parents est un des facteurs les plus déterminants de sa survie, de son développement normal et de sa santé physique et mentale. Il s’agit d’un moyen de survie qui est l’aboutissement de millions d’années de sélection naturelle. L’Attachement parent-enfant à été et est toujours une des plus importantes raisons de la survie de l’espèce humaine!

Un attachement solide et sain à très peu à voir avec le sentiment d’amour et d’affection. Le véritable test de l’attachement est le sentiment de profonde sécurité que l’enfant va ressentir ou pas auprès de ce nouveau parent, de ce nouvel adulte dans sa vie. Un enfant adopté peut aimer très fort son parent mais ne pas avoir encore la certitude totale qu’il est réellement et surtout définitivement en sécurité avec lui. L’enfant accepte de commencer à s’attacher à cet adulte qui a l’air gentil et qui semble répondre à ses grandes et petites détresses de façon rapide, chaleureuse cohérente et prévisible.

Les deux auteurs que j’ai choisi apportent plutôt des informations complémentaires. Claudine Drolet nous parle plutôt de statistique et d’études faites auprès de jeunes familles québécoises qui ont adoptées à l’étranger tandis que Johanne Lemieux et Michelle Bernier nous explique plus en profondeur les étapes de développement pour construire un lien d’attachement privilégié avec ces enfants venus de loin, ce qui nous permet de comprendre le développement normal de ces petits être et d’intervenir le plus adéquatement possible.

Les deux parties s’entendent pour dire que le lien d’attachement n’apparaît pas comme par magie et que c’est après beaucoup de travail et de moments enrichissants et privilégiés que l’enfant et les parents vont développer doucement un lien précieux d’attachement. Que la première année en est une d’adaptation et de construction.

Pour aider l’enfant à s’attacher il est important de faire passer les besoins de l’enfant en premier, de ne pas forcer l’enfant à nous aimer, il faut l’apprivoiser, le laisser venir à nous tout en lui démontrant que nous sommes disponible pour lui et que nous avons beaucoup d’amour à lui donner. De lui offrir du temps qui a une qualité qui égale la quantité. Lui offrir une routine stable le comprendre sans le laisser faire, l’aimer pour ce qui est, avec ses qualités et ses défauts. Faire confiance à la première année d’adaptation.

En tant qu’éducatrice et cousine d’une petite fille adoptée il est important pour moi de comprendre la réalité de ses enfants qui nous ont étés confiés.

J’ai travaillé dans une garderie alternative fréquenté par plusieurs enfants adoptés et j’aurai probablement dans le futur d’autres petits voyageurs à aider à grandir, il est donc très important pour moi d’être en mesure de les aider adéquatement et de développer un lien significatif de confiance et d’Amour.

Pour y arriver il est important que j’aide l’enfant à développer son estime de soi et ses talents. De créer un lien affectif, de lui faire sentir qu’il fait parti du groupe, de répondre à ses besoins de façon stable, cohérente et prévisible.

Je ne vais pas mettre l’enfant dans une catégorie à part du groupe, il est un membre égal à tous les autres enfants. Si il est plus vieux et qu’il vit confortablement avec le fait qu’il a été adopté, il peut être fort intéressant et enrichissant pour lui et les autres enfants de faire des activités qui parles de son pays d’origine, en apportant des images, des légendes, parler des fêtes particulières etc.

Je vais laisser l’enfant m’approcher de lui-même tout en étant à son écoute et à sa disposition si mon intervention peut être utile. Je dois faire preuve d’amour inconditionnel sans accepter l’inacceptable.

J’ai trouvé ce travail fort intéressant, j’ai découvert dans ma recherche des informations qui m’ont fait voire l’attachement des enfants adoptés d’une façon beaucoup plus positive que ce que je m’était imaginé au départ. Il est vrai que dans ma recherche j’ai parlé d’enfants âgés de 0-5 ans qui n’ont rien vécu d’extrêmement traumatisant et que cette «facilité» d’attachement diminue avec l’âge et les traumatismes vécu par l’enfant avant d’être adopté. Travailler ou côtoyer des enfants voyageurs est une très belle expérience et si nous arrivons à développer un lien significatif avec un enfants adopté nous grandirons autant de l’avoir aidé à grandir et à se construire. Comme le petit prince et le renard, nous devons prendre les moyens pour que l’enfant avec lequel nous travaillons se sente unique et spécial au monde et pour que nous devenions unique et spéciale au monde pour lui! C’est l’essence même de l’attachement!
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